Etape 17 - Oaxaca - Une splendide ville coloniale
Lundi 2 février. Retour dans la belle ville coloniale d'Oaxaca. Maisons basses aux façades peintes de couleur vive. Rues piétonnes. Rues encombrées de petites gens qui essayent de survivre. Petits métiers et marchands ambulants. La vie dans tous ses états et sous toutes ses formes. Visages d'indiens. Faces rudes. Traits tirés. Rides creusées dans les fronts. Sourires carnassiers et rieurs. J'aime le Mexique. Le contraste et l'humanité plantés à chaque coin de rue. La force des sans grades, la puissance des démunis. Hombres. Pauvreté et richesse mélangées. Les gens de la rue sont à eux seuls un vrai spectacle.
Plus loin, à deux pas de l'hôtel Trebol, le spectacle continue au mercado Juarez***. Dépaysement garanti. Couleurs et parfums différents sur chaque étal. Fleurs, fruits, légumes, poulets pendus haut, étals de viande, fromages, épices colorés, mais aussi quincailleries, chapeaux, tissus, tapis, sans oublier la laine et les aiguilles à tricoter... On trouve de tout au marché. Le spectacle est permanent. J'adore.
Le temps de déposer quelques souvenirs à l'hôtel et on prend aussitôt le chemin du Zocalo. Petite halte déjeuner. Une foule immense de touristes et d'habitants regroupés sous les arcades. Toujours aussi impossible de rien voir de la place tant elle est occupée. Au milieu, des manifestants remontés contre les violences dans le pays campent autour du kiosque. Plus loin, des indiens veulent faire entendre leur voix et accrochent des banderoles.
De l'autre côté du Zocalo, en remontant vers le nord et Santo Domingo, on remonte l'extraordinaire Calle Macedonia***. C'est en remontant cette rue d'une beauté exceptionnelle qu'on comprend pourquoi le centre historique d'Oaxaca a été classé au patrimoine mondial de l'humanité. Inscrit depuis 1987, il est un remarquable exemple d'architecture coloniale espagnole. La cantera, pierre verte typique de la région, donne un cachet particulier aux monuments érigés par les Dominicains. Les maisons basses et colorées ont été réhabilitées tout au long de la rue. Sur les façades, le bleu vif encadrant les fenêtres se mélange avec délice au rose de l'ensemble. Plus loin, c'est le jaune qui se marie aux tons pastels. Au but de la rue, on aperçoit la chaîne des montagnes et des volcans érigés dans le ciel azur. Le fer forgé enserre les balcons. Magnifique.

Au bout de la Calle Macedonia, une superbe place cerclée de cactus et de plantes désertiques encadre la magnifique Iglesia Santo Domingo***. A cette heure avancée de l'après-midi, le soleil vient frapper sa façade de plein fouet et la recouvre d'un superbe manteau doré. Quelle chance ! Eglise baroque de la fin du XVIe siècle, construite par les Dominicains, Santo Domingo était à l'époque la pierre angulaire de la conversion des Indiens. Les murs, conçus pour résister aux tremblements de terre, n'ont pas bougé d'un pouce. Sa façade Renaissance contraste avec l'exubérance du baroque de l'intérieur : stucs dorés et peintures colorées. Mais le plus beau reste cet arbre généalogique incrusté au plafond de l'entrée de l'église. On y voit toute la lignée de saint Dominique de Guzman, fondateur de l'ordre des Dominicains. Superbe.
Bon, après cette bonne petite marche à travers les rues ensoleillées et colorées d'Oaxaca, il est grand temps de s'accorder une petite pause chocolat chaud. Un vrai bonheur que d'être assis au milieu de ce patio baigné par le soleil. En relevant la tête, des centaines de petits drapeaux se mélangent au ciel bleu. Superbe.
En sortant du café, musique, chants et danses populaires nous cueillent dans la rue. Quelques mètres plus loin, le patio d'un magasin de fringues s'est transformé en piste de danse populaire. Une trentaine de Mexicains se sont rejoints là pour chanter et danser tous ensemble. A l'étage, un orchestre de cuivre et de guitare donne le la. Improvisation. Airs populaires et folkloriques. Génial ! Quand je vous dis que j'adore ce pays...
De retour à l'hôtel. Repos bien mérité, puis on part dîner à la Biznaga***, restaurant du quartier Santo Domingo. Cuisine traditionnelle et tables alignées dans le patio. La vie est belle.



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